dimanche 27 février 2022

This is why history is not a science

 Science is predictive

Science following its modern acceptance, which effectively excludes any notion of dogma, is based on the reproducibility of its assertions. Everyone has been able during their studies to carry out experiments in physics or chemistry to observe facts, draw rules in conclusion and apply them in a predictive way to future facts not yet realized.

In chemistry, the Ph test is the application of colored reagents that determine in advance whether a solution is acidic or basic.

In physics, by dropping masses on an inclined plane, it is quite possible to predict the acceleration and the position over time by applying the theorems of kinetic energy resulting from experience, the same for the ballistic calculations used for the rockets.

In medicine, the subject becomes a little more complicated given the greater number of parameters which vary from one individual to another, and the statistical tool will help to analyze the reproducibility of phenomena. Double-blind studies versus placebo are able to measure the effectiveness of a treatment and all the success of anti-cancer drugs or the treatment of AIDS is based on this approach. This also demonstrates the total lack of scientific basis for homeopathy, which effectiveness has never been proven.

The only difference between a doctor and a charlatan is precisely this ability to produce and reproduce results, a healer would be entirely justified in claiming medical capacity as soon as he produced a statistical study proving his capacity. Universities have also tried to do so, but this has always backfired on the so-called carriers of supernatural gifts.

History studies the past.

History compiles past facts. An analysis makes it possible to identify the various events, the actors, the situations, the mass movements and the logic to determine the sequences having led to a new situation. As CV Wegdwood summed it up very well, history is written backwards and the historian already knows the end, unlike the actors in history who are unaware of it when they act.

This is the main difference with the news, which reports current events without being able to determine the outcome with any certainty, just because of the lack of exhaustiveness of the information available. Then, and this is where history demonstrates that it is not a science, past and present situations that are similar in appearance are characterized more by differences. As a corollary of this discrepancy, the historian then has no rule that has demonstrated its relevance to be reapplied in a systematic way to predict the sequence of events. This emptyness will only produce conjectures.

The future is necessarily political

This space open to the future is therefore the domain of politics which can propose solutions, and which is the object of intense activity on the part of actors who have little connection with the study of story.

A historian cannot get involved by virtue of his knowledge in political life or any current event because no more than any other observer can he master all the different elements as he could do for a historical study, which would also require a duration of study incompatible with the immediacy of the news, and finally because there are no pre-established patterns defining historical sequence of events and no more scientific proof of any reproducibility.

The future therefore remains the fact of individuals, the opinion they have, and the means of imposing it, whether by membership or by force.

A historian who would take a position in relation to current events can only do so concerning his strictly personal opinion. No more than anyone else, he has no scientific authority to be able to do so, and therefore acts in the political field, from a strictly partisan point of view only.

Voila pourquoi l'histoire n'est pas une science

La science est prédictive

La science suivant son acceptation moderne , qui exclut de fait toute notion de dogme, se base sur la reproductibilité de ses affirmations. Tout le monde a pu durant ses études faire des expériences en physique ou en chimie pour constater des faits, en tirer des règles en conclusion et les appliquer de façon prédictive à des faits à venir non encore réalisés.

En chimie le test de Ph est l'application de réactifs colorés qui permettent de déterminer à l'avance si une solution est acide ou basique.

En physique en lâchant des masses sur un plan incliné il est tout à fait possible de prédire l'accélération et la position dans le temps en appliquant les théorèmes de l'énergie cinétiques issus de l'expérience, idem pour les calculs balistiques utilisés pour les fusées.

En médecine, le sujet devient un peu plus compliqué compte tenu du nombre plus important de paramètres qui varie d'un individu à l'autre, et l'outil statistique va venir aider à analyser la reproductibilité des phénomènes. Les études en double aveugle versus placebo sont capables de mesurer l'efficacité d'un traitement et tout le succès des anticancéreux ou du traitement du SiDA repose sur cette approche. Cela démontre aussi l'absence totale de base scientifique à l'homéopathie, dont l'efficacité n'a jamais été prouvée.

La seule différence entre un médecin et un charlatan est justement cette capacité à produire et reproduire des résultats, un guérisseur serait tout à fait fondé à revendiquer une capacité médicale dès lors qu'il produirait une étude statistique prouvant sa capacité. Des universités ont d'ailleurs tenté de le faire mais cela s'est toujours retourné contre les soit disant porteurs de dons surnaturels.

L'histoire étudie le passé.

L'histoire compile des faits passés. Une analyse permet d'identifier les différents événements , les acteurs, les situations, les mouvements de masse et la logique de déterminer les enchaînements ayant abouti a une situation nouvelle. Comme l'a très bien résumé CV Wegdwood, l'histoire s'écrit à rebours et l'historien connaît déjà la fin contrairement aux acteurs de l'histoire qui l'ignorent au moment où ils agissent.

C'est là la différence principale avec l'actualité qui reporte des événements en cours sans pouvoir de façon certaine en déterminer l'issue, ne serait-ce que par manque d'exhaustivité des informations disponibles. Ensuite et c'est là où l'histoire démontre qu'elle n'est pas une science, des situations passées et présentes similaires en apparence, se caractérisent plus par les différences. Corollaire de cet écart, l'historien ne dispose ensuite d'aucune règle ayant démontré sa pertinence à être réappliquée de façon systématique pour prévoir la suite des événements. Ce vide ne va produire que des conjectures.

Le futur est forcément politique

Cet espace ouvert sur le futur est donc le domaine du politique qui peut  proposer des solutions, et qui est l'objet d'une activité intense de la part d'acteurs qui n’ont que peu de rapport avec l'étude de l'histoire.

Un historien ne peut pas s'impliquer au titre de ses connaissances dans la vie politique ou  n'importe quel événement de l'actualité parce que pas plus qu'un autre observateur il ne peut maîtriser l'ensemble des différents éléments comme il pourrait le faire pour une étude historique, qui demanderait également une durée d'étude incompatible avec l'immédiateté de l'actualité, et enfin parce qu'il n'existe aucun schémas préétablis d’enchaînement historique des faits et pas plus de preuve scientifique d'une reproductibilité quelconque.

Le futur reste donc le fait des individus, de l'opinion qu'ils ont, et des moyens de l'imposer, que ce soit par l'adhésion ou par la force

Un historien qui prendrait une position par rapport à des faits d'actualités ne peut le faire que concernant son opinion strictement personnelle. Pas plus que quiconque il ne dispose d'aucune autorité scientifique pour pouvoir le faire, et agit donc dans le champ politique, d'un point de vue strictement partisan uniquement.

mercredi 18 août 2021

Islamophobie 2 : France (in)Culture, toujours ces fumeux chercheurs et Caroline Fourest

 Caroline Fourest, laïque et universaliste contre les "lanceurs d'amalgames" et les collaborationnistes

Elle est revenue sur son cheval de bataille dans l'Express voici quasi un an à la suite de l'assassinat monstrueux de Samuel Paty, et c'était ô combien nécessaire, contre ceux qu'elle nomme "les lanceurs d'amalgames".

A ceux qui demandent de ne plus dessiner et enseigner l'histoire des caricatures , elle questionne : faut-il cesser d'être Juifs, femmes, gay ou laïques pour avoir la paix ?

Elle accuse la délation de qui est "islamophobe", devenu la rouelle désignant sa victime au djihadiste. Et dénonce les associations qui entretiennet le trouble se faisant passer pour des martyrs quand l'Etat réagit, rappelant la capacité de l'état de dissoudre les ligues incitant à la haine de la République comme il a étét utilisé contre des communautaristes de natifs ou autochtones Français (1)

Les deux revendiquant exactement le même communautarisme, ces derniers contrairement à ce qu'elle pense ne sont pas moins malin que le CCiF, mais ne jouissent simplement pas de la même image auprès des médias de gauche et pas que, qui tout comme C. Fourest ne rangent pas à l'extrême droite les islamistes.



 Elle reprend à son compte la citation qu'avait faite Alain Finkielkraut de Julien Freund "Comme tous les pacifistes, vous croyez que c'est vous qui désignez l'ennemi (...) Or c'est l'ennemi qui vous désigne. Et vous pouvez lui faire les plus belles protestations d'amitiés. Du moment qu'il veut que vous soyez son ennemi, vous l'êtes. Et il vous empêchera même de cultiver votre jardin".

Elle  termine par dénoncer la passivité criminelle dans l'affaire Mila en réfutant la lâcheté ambiante et dans une position extrèmement forte assimile cette passivité à de la collaboration.

 

France (in)Culture, le nouveau Radio Paris par le cafard d'Or 2011

En réponse France Culture publie un mois plus tard la même tambouille tiède. Le papier a pour auteur Chloe Leprince, qui en echo du paragraphe précédent s'est illustrée en 2011 dans la délation mensongère d'un médecin pour un comportement soit disant raciste en divulgant ses coordonnées sans rien vérifier.

 Elle ressort le même sujet des deux "chercheurs" qui a part leur propre avis n'ont pas trouvé grand chose , de lister des "travaux"  corroborant cela, et de brandir en preuve ultime qu'elle affirme lumineuse, la médiocre dépêche AFP démontée dans mon précédent article.


Notes

(1) J'utilise ce terme de natif ou autochtone sans aucune connotation, comme il le serait s'agissant de populations non Européennes par exemple en Amérique ou en Afrique. Ceci venant également en contrepoint de la classification d'"extrème droite" dont je clarifierai les contours dans un autre article.





vendredi 28 mai 2021

La France du Nord au Sud et d'Est en Ouest

 Couper avec la géographie parisianniste

La télévision est une source discutable s'agissant des connaissances géographique (qui n'a pas vu une carte fausse ou entendu sa ville faussement attribuée à un département plus ou moins éloigné ?) notamment des points cardinaux quasi sytématiquement décrits depuis Paris.

Or Paris est situé au Nord du pays, et quand un journaliste parle de l'Est de la France, il parle sutout de l'Est de Paris et pointe en fait le Nord-Est de la France.

Chamonix ville de l'Est, Nancy ville du Nord-Est

Si Nancy (6°10E) est par exemple bien situé à l'est de Paris, elle est aussi au Nord (48°41N),  mais pas plus à l'Est que Chamonix (6°52E) qui est centrale sur l'axe Nord Sud (45°55N) mais que vous n'entendrez jamais citer comme étant à l'Est.

Et Nancy est beaucoup moins à l'Est que Nice (7°15E) certes point extème au Sud-Est (43°42N), à peu près au même niveau au Sud que l'extrême Sud-Ouest de Handaye (43°21N) mais plus au Nord que Cerbère (42°26N) qui est un extrème Sud de la France continentale, quasi au même niveau que Corte (42°18N) au centre de la Corse mais dépassé au Sud par Bonifaccio (41°23N).

L'hexagone est vaste mais très régulier et inscrit de façon assez parfaite sur les méridens et parallèles.

Un axe central Perpignan - Lille / Arras 

Ainsi l'axe Menton-Hendaye d'est en Ouest coincide de façon quasi parfaite autour de 43°30N a une dizaine de kilomètre près. Les méridiens partant de ces villes situés respectivement 7°20E et 1°40W suivent la frontière Est, et la côte Ouest à l'exception il est vrai de la péninsule bretonne et le l'Ile de Beauté, dans un espace qui fait exactement 9° d'arc et incrit la France.

Cela donne un méridien à 2°50E coupant en vertical la France en deux, et disant ce qui est à l'est et ce qui est à l'Ouest, il passe très précisément à Perpignan et tutoie Lille et Arras entre lesquelles il fait son chemin.

Pour affiner et visualier une partie centrale  les méridiens à 3° d'arc sités à 1°20E et 4°20E de part et d'autre de l'axe central achèvent de confirmer que Avignon est au Sud-Est; Lyon,Saint-Etienne et Dijon à l'Est et Châlons en Champagne au Nord-Est.

Toulouse, Montauban et Cahors peinent à accéder au Sud-Ouest avec Bordeaux ou Pau et restent au Midi avec Carcassone et Montpellier.

Un vaste centre autour de Bourges, Moulins et Nevers.

La délimitation Nord Sud repose sur les deux pointes de l'hexagone, respectivement 51°N à Dunkerque et 42°20N dans les montagnes Pyrénnéennes pres de Cerbère, soit une médiane coupant la France en deux moitiés Nord et Sud à 46°40N qui va le Lons le Saunier à l'Est à La Roche sur Yon à l'Ouest.

Et considérant une zone centrale médiane, deux parallèles issus des mesures précédentes délimitent le tiers Nord au delà de 48°06N , qui coupe la Bretagne Nord et Sud sur un axe Douarnenez - Rennes et passe tout près de Chartres et Troyes qu'il laisse au Nord pour traverser Colmar.

Le tiers Sud lui dépasse un axe Périgueux - Tulle - Grenoble. Cela achève de former un vaste Centre autour de Bourges, Moulins et Nevers autour de qui gravitent Orléans, Auxerre et Clermont-Ferrand. Etonnament ni la région Centre ni le massif Central ne coincident vraiment avec cete réalité géographique.

Un peu plus à l'Ouest, il y a Nantes et tout le Val de Loire avec Angers et Tours, et plus au Sud Limoges, Angoulème et La Rochelle définissent l'occident Français. 

Bordeaux, Angers ou Caen forment un alignement imparfait a l'Ouest respectivement au Sud au centre ou au Nord-Ouest.

Paris, première ville du Nord

Enfin si Caen est dans le Nord-Ouest du pays et Metz dans le Nord-Est, force est de constater que Paris trône bien au Nord du pays, inutile d'aller fustiger des Nordistes à Lille, certes 200km plus au Nord, mais Perpignan à 700km au Sud situe bien la capitale au Nord de la France, légèrement plus que Strasbourg à l'Est ou Saint Malo à l'Ouest.



vendredi 8 mai 2020

Fact checking : Google, les chercheurs et l'islamophobie

Google sait tout : NGRAM

Tout a commencé avec la découverte de Google NGRAM, une fonction de google qui va checher dans la base Google Books les occurences d'un mot.
Dans la série "Google sait tout" ce nouvel outil en comptant les occurences d'un mot permet de voir l'apparition d'un néologisme et sa fréquence d'usage ou de tracer un événement historique et son impact dans la production d'ouvrages.
J'ai par exemple clairement identifié l'usage accru du terme "humoriste" récemment substitué à "comique" dans la vibe du politiquement correct ou le fait de faire rire semble desormais s'apparenter à l'activité hautement risible du dentiste, peut être le souvenir d'un blues de feu Henri Salvador.

AFP, le sérieux et le fact checking : un mot en réalité absent jusqu'au milieu des années 70

Dans la veine du sérieux, l'AFP en impose, dealer de bonnes et mauvaises nouvelles, toute la presse s'y approvisionne en faits avérés et vérifies avec il est vrai peu de déchets.
Recherchant de l'information sur ce marronnier qu'est devenu le thème de l'islamophobie, je tombe sur un article de fact-checking de l'AFP à propos de l'origine du terme.
Le fact checking c'est le nouveau dada de la presse venu des Etats Unis, exercice qui consiste à llvérifier une affirmation ou un fait relayé à l'origine par des politiques, et de plus en plus a propos de photos ou histoires qui font "le buzz" relayés en mode viral sur les réseaux sociaux.
La presse française en est devenue friande, notamment la radio télévision publique dans son intarissable quête de vérité et de justice.


Donc l'AFP titrant Non, le terme “islamophobie” n'a pas été “créé par l'ayatollah Khomeini" sert a son tour un fact chacking à propos de l'origine du terme islamophobie, un sujet qui a secoué la sphere politico médiatique en 2003 suite a une affirmation de Caroline Fourest alors très presente sur le petit écran.

Les chercheurs dans Google : rien entre 1910 les ayatollahs

Pour contredire l'origine iranienne du nom, l'AFP cite a son tour deux sociologues qui situent l'apparition du mot en 1910 sous la plume d'un certain Alain Quellien et de copier une page de l'ouvrage pour le démontrer.
Aussitôt j'agite ma petite boite google et de me faire mon propre travail de chercheur.Et la surprise !
Le ngram d’islamophobie est désespérément plat jusqu'au début' des années 80, coïncidant justement avec la révolution islamique en Iran.

Caroline Fourest qu'on a fait passer pour une menteuse serait plutôt a minima diseuse de coïncidences si on s'obstine à lui refuser le bénéfice de la vérité.

Autre fait, en zoomant sur le début de siècle on y trouve également les prémices de ce mot, et google donne le lien vers le fameux ouvrage d'Alain Quellien censé contredire la piste de l'origine iranienne.



En fait de chercheur, j'ai affaire à des googleurs qui en ont simplement repris le résultat comme je le fait depuis le café de la place plutôt que les laboratoires du CNRS; argument d'autorité, l'enfumage pseudo scientifique d'experts est un artifice facile.

Le cas des "chercheurs "

Comme Google donné également les ouvrages des chercheurs, je m'attarde sur leur ouvrage référencé pour soutenir le fact checking : Islamophobie: Comment les élites françaises fabriquent le "problème musulman"
 
Leur ouvrage débute par la mise en scène du cas d'une ado et de sa tenue ostensiblement islamique à l'école. Ils opposent :
  • d'un coté le parti de l'école :  islamophobie, injuste, arbitraire, fatwa scolaire, discriminatoire, aveu d'irrégularité
  • de l'autre le parti de l'élève : indocile, aucun caractère religieux, mise à attendre dans le froid et la neige, humiliation, adolescente en souffrance.
Cela se poursuit par la liste des personnalités suspectes d'islamophobie de Houellebecq à Finkielkraut en passant par Sakozy, tout cela en grand rappels à l’extrême droite.

Puis c'est un vibrant hommage au CCIF, organisation qui prétend luter contre l'islamophobie qu'elle définit d'ailleurs comme un délit et qui à propos des attentats du Bataclan dit "Plusieurs attentats sont commis dans des lieux très fréquentés de la capitale." Et comme le remarque l'Express Pas un mot sur l'Etat islamique ou les motivations pseudo-religieuses des terroristes. 

Caroline Fourest dit justement que le CCIF est "plus islamiste qu'antiraciste", ce qui apporte un éclairage particulier sur la perception de la journaliste par les deux sociologues qui notamment lui reprochent à propos de Tariq Ramadan "une campagne de disqualification".

Le cas de ces auteurs ne relève pas plus de la démarche scientifique d'un sociologue que n'importe quel auteur ou politique sur le sujet, et surtout une opposition marquée aux positions de Caroline Fourest qu'ils prétendent contredire en tant que chercheurs, ubiquité que ne retiennent ni ne mentionnent les journalistes de l'AFP

Fact checking salopé

Mais surtout personne ne releve que l'usage du mot coïncide bel et bien avec la république des mollah, le mensonge par omission est caractérisé et montre que le fameux fact checking n'est qu'une pratique rhétorique de plus et tout aussi sujette à la manipulation que toute autre nouvelle.

dimanche 21 octobre 2018

Algérie Française : l'histoire impossible

Anachronismes

Ecrire l'histoire coloniale est impossible.


En 2018 l'actualité est marquée par l'immigration massive en Europe de populations venant de pays musulmans en guerre (Syrie, Irak) qui s'ajoute à celle des Nords-Africains qui a culminé de 1970 à 1990 et reste la plus importante.
Les luttes politiques placent immigration, sécurité et racisme au cœur des enjeux de pouvoir, les prétendants sont nombreux à aller chercher le sceau de l'histoire pour soutenir leurs positions.
Cette science est une des plus en proie à la partialité et les querelles de chapelle y deviennent des guerres de dogme.

Chercher dans le passé les causes du présent


Le rôle de l'historien est d'accumuler les traces du passé pour les organiser dans l'espace et le temps et  retisser les liens pour  en faire des événements avec des origines, des conséquences, des protagonistes, qui mis bout à bout constituent l'histoire.

L'adhérence du passé avec le présent, et cette ligne floue qui sépare l'histoire de l'actualité avec d'un coté les historiens, de l'autre journalistes, politiques, essayistes et blogueurs de tous bords, entretient un conflit d'intérêt qui aboutit à réviser l'histoire pour en faire une justification d'opinions par ses contemporains.

Sans faire de paranoïa, il est simple de constater en parcourant différents ouvrages les versions divergentes servies sur les mêmes événements, et d'aller rechercher dans le travail de leur auteurs, des oublis, minimisations ou exagérations, à la base de raisonnements inductifs qui définissent la conclusion comme un axiome et retissent ensuite une chaine justificative aboutissant à une version cohérente mais faussée dès le début.
Encore en amont, on retrouvera les allégeances politiques, nationales, religieuses ou philosophiques de leurs auteurs comme explication ultime de travaux qui confinent à la propagande quand ce n'est pas le but inavoué.

Colonie ou empire


Ecrire sur le fait colonial n'est aussi simple quand on parle des Phéniciens ou des Grecs dans l'antiquité que lorsqu'il s'agit des Européens depuis le XVIè siècle du fait des héritages pas encore totalement aboutis qui repousse encore dans le passé la ligne floue qui sépare l'histoire de l'actualité.

D'une part parce que les termes utilisés ne recouvrent pas la même réalité et que si les colonies phéniciennes ou grecques étaient des établissements humains échangeant avec les peuples voisins, ce qui correspondrait aux comptoirs de la période coloniale, la colonisation européenne est en réalité un impérialisme sur le modèle Romain avec un assujettissement militaire et administratif de territoires conquis, mais avec toujours ces transferts de populations depuis la métropole garantissant une assise et une pérennité du modèle culturel du colonisateur.

Très rarement est considéré d'un point de vue colonial la conquête Arabe ou Turque alors qu'elle est en tout point similaire et revêt tous les aspects de prééminence culturelle religieuse, ce qui constitue une première réalité à rétablir s'agissant de l'actuelle Algérie dont la partie du territoire conquise par la France en 1830 était une colonie Turque et non pas un territoire indépendant.

D'autre part, les protagonistes de ces événements, acteurs, témoins ou victimes sont toujours en vie et qu'évoquer ces faits implique directement des contemporains qui ont leur propre vision et surtout leur vécu et les souvenirs qu'ils en ont gardé auxquels l'historien évoquant les légions de César n'aurait pas été confronté. Son travail de recherche et d'analyse peut ainsi être mis en cause directement par les protagonistes, cette critique constituant ainsi un autre élément à rajouter au matériel d'étude permettant de reconstituer le puzzle.

L'état des droits et libertés dans le monde en 1830


L'autre réalité qu'il faut absolument rappeler concerne l'état des droits et libertés dans le monde au XIXè siècle dont peu semblent intégrer la réalité bien éloignée de notre quotidien.
La révolution française a 40 ans, soit exactement le temps qui sépare l'élection de Jacques Chirac de la création de la Vè république, mais est passée par l’exécution du roi, la terreur, le directoire, l'empire Napoléonien et son code civil, la restauration, l'abolition puis le rétablissement de l'esclavage.
Le roi de France Charles X conquiert un territoire Turc qui fait trafic d'esclaves dont le Européens sont les victimes et que l'US Navy a de sa puissance de feu rappelé à l'ordre dans deux guerres barbaresques. 
Un Français de confession juive jouit pleinement de ses droits de citoyen là où son coreligionnaire d'Alger est limité par la loi islamique.

Au bout d'une recherche sur le Senatus-consulte de 1863


J'en viens à ce qui m'a amené à toutes ces réflexions, un article fort bien documenté de Didier Guignard, et au détour des références plusieurs indices sur la manière d'instruire l'histoire de ce territoire.
Un article de Henri Grimal  de 1981 sur un ouvrage de Annie Rey-Goldzeiguer décrivant la politique du royaume arabe de Napoléon III envisage les opinions d'un point de vue arabophile/arabophobe en ces termes utilisés quatre fois dans l'article, usant de l'artifice réthorique de catégorisation réductrice et stigmatisante du phobique.
Par ailleurs cet article mentionne les "libertés  publiques  et  individuelles",  " droits  politiques"   qui ne seraient pas accordés aux populations autochtones, mais qu'il faudrait pour cela comparer avec les situations d'une part aux citoyens de plein droit et d'autre part aux autres minorités pour évaluer le niveau de liberté octroyé qui sans autre références que les normes d'un lecteur actuel est vide de sens et toute mesure.
Plus loin dans mes recherches, un autre article de 2005 du même Guignard, à l'introduction étrange d'un article bien fait au moins sur les sources documentaires.
Façon Pagnol, une scène de rue est ponctuée d'avis : "le pouvoir colonial retire brutalement aux Algériens leurs derniers droits et libertés" dont on se demandera la portée en plus de s'interroger sur qui est Algérien et qui ne l'est pas, un questionnement qu'il faudra approfondir plus loin sur l'usage à dessein de ce politonyme par les historiens.
La litanie des poncifs anti Français d'Algérie est un violent préambule, dont la portée sans nuance révèle le discours raciste d'un auteur qui ne devrait pas s'y adonner en tant qu'historien :
"politiciens méditerranéens", "forts en gueule" , "parole des maîtres comme instrument et révélateur privilégiés du pouvoir", "ces mots écorchent nos oreilles de démocrates", "appropriation locale de la République".
Le stratagème de les passer en citation constitue un contournement qui se voudrait habile mais demasqué il devient grossier , tant par la forme que le fond.

Au moins est il la marque d'un travail historique biaisé.




La dignité d'un capitaine

 Nicolas Sarkozy, la dignité d'un capitaine